Si l'extase a largement été interrogée et explorée du côté des arts plastiques, de la littérature, de la musique ou même du théâtre, son expression dansée en scène, de par l'insertion tardive des études chorégraphiques dans le champ universitaire français et plus largement européen, n'a fait que très rarement l'objet d'études spécifiques. Le but de cette communication à deux voix est de mettre à l'épreuve des outils issus de l'analyse du mouvement (paramètres de l'Effort-shape labanien, lecture du geste dans le sillage des recherches d'Hubert Godard et plus largement de l'équipe du département danse de Paris 8) afin de déceler des écarts d'états de corps entre différentes propositions chorégraphiques prenant pour thème l'extase. Comment expérimente-t-on le « hors de soi » en scène ? « Où » s'extasie(nt) le/les danseurs et comment donnent-ils à voir et éprouver ce hors de soi au spectateur ? Comment ce « hors de soi » s'appuie-t-il à chaque fois sur des écritures chorégraphiques plus ou moins précises, plus ou moins ouvertes à l'interprétation ou même intégrant en elles des espaces d'improvisation ? Enfin, que peuvent signifier ces extases, depuis leurs singularités poïétiques et chorégraphiques ? Nous nous appuierons sur quelques courts extraits vidéo issus des archives de la modernité chorégraphique (Wigman, Humphrey, Duncan...) et sur différentes interprétations de la même scène du sacrifice de l'élue dans le Sacre du printemps de Pina Bausch.
Cette proposition cherche donc en dernière instance, au travers de sa méthodologie spécifique, à dépasser l'analyse des seuls dispositifs discursifs pour penser la manière dont des danses construisent, à même les pratiques corporelles et les gestes, des expériences alternatives et singulières de subjectivation.
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