Lieu : Théâtre des Variétés, 1 bd Albert 1er, 98000 MONACO
Informations/Pavillon Bosio : +377 93 30 18 39
Les collaborations entre plasticiens et chorégraphes sont nombreuses, à la fois sur scène et dans l’exposition, et renvoient à une longue histoire. Sur scène, les pratiques plastiques se déplacent et se réinventent, dans l’exposition, les chorégraphes repensent les places des corps et les différentes réceptions du vivant. Dans les entre-deux, les œuvres débordent les formats et interrogent les modes d’exposition, de conservation, de médiation. Artistes, chorégraphes et théoriciens interviendront pendant deux jours pour penser ensemble ces expositions habitées et ces plateaux ouverts aux multiples territoires de l’art. Une table-ronde avec des étudiants du Pavillon Bosio, du Master Exerce, centre chorégraphique national de Montpellier, et du département danse de l’université de Nice Sophia Antipolis prolongera ces échanges.
Intervenants : Carole Boulbès, Christian Rizzo, Emily Mast, Stéphane Malfettes, Michel Blazy, Chris Haring, Ondine Bréaud-Holland, Eric Mangion, Joëlle Vellet
Modération : Dominique Drillot et Mathilde Roman, professeurs au Pavillon Bosio, Benjamin Laugier, nouveau Musée national de Monaco
Entrée libre (dans la limite des places disponibles)
Mardi 13 décembre 2016
09:00 Accueil des intervenants et ouverture du colloque par Isabelle Lombardot, directrice de l'École supérieure d'art plastique de la ville de Monaco
09:30 La place des corps
Introduction par Mathilde Roman et Benjamin Laugier
10:00 Relâche et Dada
Spécialiste de l’œuvre plastique et littéraire de Francis Picabia, Carole Boulbès parlera de Relâche, spectacle des ballets suédois de 1924, chorégraphié par Jean Börlin sur une musique d’Erik Satie, avec un scénario, des décors et des costumes de Francis Picabia. Elle replacera ce ballet extrêmement novateur dans son contexte artistique, en soulignant notamment ses liens avec l’esprit provocateur des dadaïstes. Qu’est-ce que l’instantanéisme ? Et la queue du chien ? Pourquoi introduire une voiture sur scène ? Pourquoi demander au public d’apporter des lunettes noires et aux danseurs de se mêler aux spectateurs ? Toutes ces questions sans réponse et bien d’autres seront abordées lors de cette rencontre.
11:00 Où se loge le chorégraphique ? Christian Rizzo
Discussion avec Benjamin Laugier et Mathilde Roman
De l’espace du plateau de théâtre, à celui du musée, en passant par le cadre de l’image, Christian Rizzo n’a eu de cesse de créer des dispositifs de visibilité des corps. Cette conversation sera l’occasion de revenir sur sa pratique d’artiste circulant entre une pluralité de formats et la façon dont ceux-ci s’informent mutuellement par un jeu de contagion et de transformation. Au travers de cette diversité de formes, il s’agira de partager une certaine continuité – celle de paysages, de récits – et une question à l’aune de laquelle Christian Rizzo formule son projet pour ici – centre chorégraphique national de Montpellier : Où se loge le chorégraphique ?
12:00 Discussion
12:30 Pause
14:00 Exposer la performance et chorégraphier les expositions
Emily Mast
De l’exposition Missing Missing aux performances ENDE, INDEX et The Cage is a Stage, la relation au vivant et à la trace est sans cesse rejouée et le spectateur déjoué dans ses réflexes fétichistes.
15:00 L’identité muséale à l’épreuve de la danse
Stéphane Malfettes
Le musée du Louvre vient d’ouvrir une salle dédiée à l’éducation artistique qui propose une initiation à la représentation du « corps en mouvement » à travers une sélection de 70 œuvres. Le « plus grand musée du monde » emboîte le pas à d’autres institutions pour exposer la danse sous toutes ses formes. La brèche a été ouverte il y a quelques années avec les initiatives de chorégraphes qui ont mis un pied dans la porte en créant des spectacles spécifiques, des « pièces de musée », pour remettre en jeu les espaces d’exposition et introduire d’autres usages des lieux. Sous ses airs joyeux et ludiques, le spectacle opérait un renversement des catégories de pouvoir et de valeur en questionnant l’identité même de l’institution muséale, son contexte historique, ses rituels et protocoles de visite, ses modes de production de sens et de domination culturelle. Quand la place des corps dans le musée est celle de la remise en cause de l’ordre établi.
16:00 Discussion
Mercredi 14 décembre 2016
09:30 Accueil
10:00 Deep Dish
Discussion entre Michel Blazy, artiste plasticien, et Chris Haring, chorégraphe, compagnie Liquid loft, modérée par Dominique Drillot, professeur au Pavillon Bosio. Dans la série Perfect Garden de liquid loft, le motif du jardin est l’expression d’une humanité luttant pour le contrôle, cherchant des échappées futiles hors de sa nature éphémère, mais aussi une image de la croissance et de la prolifération qui amène constamment le développement de quelque chose de nouveau. La discussion sera l’occasion de revenir sur la manière dont la collaboration s’est construite entre l’œuvre plastique de Michel Blazy et la construction scénique et performative.
12:00 Pause
14:00 Les raisons du vivant
Ondine Bréaud-Holland.
À travers le récit de rencontres imaginaires avec Socrate, Pline l’ancien, Roger de Piles, Paul Valéry et Rosalind Krauss, on s’interrogera sur les raisons qui auraient pu contribuer à ce que le vivant soit chassé du musée puis y revienne. Et, pour évaluer ce retour, on se mettra à la place du spectateur.
Tables rondes/Projets de recherches et pédagogiques
14:30 Les gestes du travail artistique et du corps au travail. Entre expérimentation et médiation
Éric Mangion et Joëlle Vellet
Un espace expérimental mis en jeu par la villa Arson et l’université (le Centre Transdisciplinaire d'Épistémologie de la Littérature et des Arts Vivants et la section danse du département des arts) pour un projet de recherche lié à l’étude des gestes du travail artistique, qui croise dans le contexte singulier de l’exposition Run Run Run un enjeu de médiation. Que se passe-t-il dans ces moments singuliers et précieux du processus où s’élabore la pensée, la forme, l’objet... et où se fabrique l’exposition ? Comment en rendre compte ou laisser trace de ces gestes et ces corps au travail ? Comment raconter ou documenter, par des objets sensibles et dansés, ce temps secret ?
15:30 Danse, Danse, Danse
Présentation du workshop par les étudiants du Pavillon Bosio et du Master Exerce études chorégraphiques « recherche et représentation » avec les équipes pédagogiques associées. Une recherche sur des formats de danse exposée a été engagée en collaboration avec Jennifer Lacey. Les étudiants ont été amenés à concevoir et produire des dispositifs réfléchissant à la présence et à l’absence des corps mettant en scène la mémoire du vivant au sein d’un musée.
16:30 Discussion et synthèse
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