Dates: 13-14 mai 2016
Lieu: Paris
Deadline: 15 octobre 2015
En marge de la publication du Théâtre complet de Sedaine à paraître aux Éditions Classiques Garnier, nous proposons un colloque consacré aux notions d’intertextualité et d’intermusicalité dans le théâtre musical de la seconde moitié du XVIIIe siècle et plus particulièrement dans l’œuvre de Sedaine.
Michel-Jean Sedaine, en dépit de sa réputation d’autodidacte, manifeste dans son œuvre une culture et une connaissance très étendues du répertoire dramatique et musical de son époque et des siècles passés. Dans le même temps, en dépit de l’abandon progressif (et provisoire) des vaudevilles dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la circulation des matières dramatiques et musicales reste intense. La pratique de la réécriture, du clin d’œil et de la réminiscence, de l’emprunt et du pastiche, vaut d’être interrogée, évaluée et replacée dans le contexte de l’époque. De la masse de références et de sphères culturelles convoquées par Sedaine dans son œuvre dramatique, serait-il possible de faire émerger un système ou des constantes dans le réemploi des matières littéraires et musicales ?
Les objectifs de ce colloque sont multiples : il s’agira notamment d’approfondir notre connaissance de la culture littéraire et musicale de Sedaine et ses collaborateurs compositeurs, d’interroger ses voies d’accès à des répertoires aussi variés que Shakespeare, la tragédie en musique ou le théâtre forain et d’appréhender les modalités de transformations, de métamorphoses et de réception des sources et de leurs avatars. Nous souhaiterions également éprouver cette notion d’« intermusicalité » sur un corpus choisi afin d’appréhender son caractère opérationnel – ou non – sur le répertoire de la comédie mêlée d’ariettes par exemple. Plus largement, il serait souhaitable de prolonger la réflexion amorcée par Mark Ledbury et David Charlton sur la façon dont Sedaine s’approprie les genres existants pour faire entendre une voix à la fois originale et parfaitement en prise avec l’esprit et la sensibilité de son époque. La réflexion pourra être élargie aux contemporains de Sedaine (compositeurs et librettistes).
Sans être exhaustives, voici quelques perspectives qui pourraient être abordées :
- Les transpositions génériques (adaptations d’un conte ou d’une fable de La Fontaine pour la scène de l’Opéra-Comique par exemple) ;
- Les emprunts (parodiques ou non) partiels ou ponctuels à des œuvres précises, dont la source est explicite ou à élucider ;
- Sedaine et Molière ;
- Sedaine et Shakespeare ;
- Sedaine et Diderot ;
- Sedaine et Collé ;
- Sedaine et Beaumarchais ;
- Sedaine et Rousseau ;
- Sedaine et le XIXe siècle ;
- Les emprunts stylistiques ou rhétoriques à des auteurs, à des genres ou à des scènes topiques, notamment le rapport de Sedaine à la pastorale ;
- Sedaine et la peinture de son temps ;
- L’interaction des pièces de Sedaine avec le paysage théâtral de son temps (par exemple les cas où l’œuvre de Sedaine devient elle-même une source / un hypotexte, ou inspire à d’autres auteurs des changements dans leurs propres pièces) ;
- Les Avertissements comme lieux de dialogue culturel et de convocation des auteurs ;
- Les phénomènes de réécritures ou d’imitation de pièces (ou de roman) du répertoire anglais ;
- Les échos internes à l’œuvre de Sedaine ;
- L’usage que Sedaine fait des vaudevilles, son répertoire de timbres, sa spécificité par rapport à ses contemporains ;
- Les airs employés par Sedaine devenus timbres de vaudevilles ;
- Enfin nous accueillerons des propositions de mise en espace qui permettront de faire entendre des extraits d’œuvres de Sedaine tout en les mettant à l’épreuve de leur réception par le public d’aujourd’hui.
Les propositions de contribution, sous la forme de communication personnelle de 25 mn ou d’intervention collective par les co-éditeurs d’une même pièce, comme les propositions de mises en espace, sont à envoyer conjointement à judithelene@hotmail.com, raphaelle.legrand@wanadoo.fr et marie.schang@gmail.com avant le 15 octobre 2015.
Elles seront assorties d’un titre indicatif.
Organisation : Judith le Blanc (Université de Rouen, CÉRÉdi, EA 3229), Raphaëlle Legrand (Paris-Sorbonne, IReMus, GRIMAS) et Marie-Cécile Schang (Paris-Sorbonne, CELLF 16e-18e).
Comité scientifique : David Charlton, Pierre Frantz, Sophie Marchand, Michel Noiray, Patrick Taïeb, Martin Wåhlberg, Charlotta Wolff.