Les spirales chorégraphiques d’Andrea Sitter

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lieu:  Université d’Artois


Université d’Artois
Textes et Cultures EA 4028 – équipe interne Praxis et esthétique des arts

Journée d’étude le 28 mars 2018

Les spirales chorégraphiques d’Andrea Sitter

Le Tandem Scène nationale - Théâtre d’Arras a accueilli les 23 et 24 novembre 2017 le colloque international(1) organisé par l’équipe Praxis et esthétique des arts de l’équipe d’accueil Textes et Culture EA 4028. Interrogeant les spécificités des « Danses contemporaines de Belgique », ce colloque avait pour objet d’analyser les apports et les enjeux de cette « nouvelle » danse apparue dans les années 80 et dont l’influence a irrigué la danse contemporaine. L’« entrée en danse » des chorégraphes et des danseurs belges, plus libre, affranchie des codes et des influences patrimoniales, a, en effet, permis d’ouvrir des voies neuves à la création.

A l’origine de la journée d’étude qui aura lieu le 28 mars 2018 à l’Université d’Artois se trouve également le vœu d’analyser les pratiques, dans la danse française contemporaine, que développent des écritures, nourries d’ailleurs, même si cet ailleurs est géographiquement proche, orientées par une culture et une sensibilité singulières, par une ou d’autres langues aussi, mais qui s’ancrent dans la création française contemporaine.

Cette journée d’étude se donnera donc pour objectif de mener une investigation sur les travaux d’une chorégraphe dont les propositions méritent interrogation, et elle s’inscrira dans le désir de développer une cartographie des pratiques contemporaines, saisies dans leur diversité, leur complexité et les singularités qui s’y affirment. Andrea Sitter allemande d’origine sudète, danseuse dès l’âge de 5 ans, est chorégraphe, poétesse, comédienne - au théâtre, au cinéma et dans la rue - et pédagogue. Installée en France depuis 1980, elle a suivi les enseignements d’A. Nikolaïs, C. Carlson, M. Monnier, P. Goss, W. Byars, D. Mercy et F. Verret. Elle a travaillé pour H. v. Karajan, J. Russillo, A.M. Reynaud, O. Azagury, D. Boivin, J. Gaudin, F. Raffinot, J.L. Hourdin, E. Durif, M. Ulusoy, L. Ferrari et J.M. Maddeddu. Depuis 2005, date de la création de sa compagnie (Die Donau), elle a dansé en France et dans le monde plus de 400 représentations de son répertoire qui comporte de nombreuses propositions, solos, duos, trios ou pièces de groupe et une chorégraphie pour le Ballet de Lorraine. Parcours singulier, opinâtre, et sans doute parfois un peu solitaire – mais A. Sitter aime aussi collaborer avec des artistes de diverses disciplines, comme, récemment, Frédéric Forte (membre de l’Oulipo), Pascal Quignard, Arnaud Méthivier ou le collectif Yes Igor. Elle est partie prenante d’un projet (tumulus) qui aura impliqué une centaine de personnes dans des voyages-rencontres artistiques en Europe orientale.

La petite danseuse, dans les rues de Münich, allait chaque jour, à la conquête d’elle ne savait quoi - « Longtemps, j’ai rêvé de danser Giselle et de mourir d’amour. », dit-elle -. Aujourd’hui, dans une démarche orientée par sa formation en danse, violon et théâtre, mais aussi résolument marquée par les influences des avant-gardes dont son travail offre une résonance contemporaine, elle nourrit ses soli de personnages, réels ou fictionnels, d’êtres déchirés, comiques ou étranges, de situations collectées dans le quotidien ou l’ordinaire qui acquièrent ici une étonnante dignité. Les créations d’Andrea Sitter – des œuvres de poète par le goût affirmé des langues, de la musicalité, du rythme, par la promotion de la parole nue aussi - interrogent le féminin, et ses malentendus, la violence sous toutes ses formes, mais aussi les enfances (humanité et animalité mêlées, en tension, parfois confondues).

La journée d’étude est délibérément orientée par le désir de donner écho et résonance à la création d’Andrea Sitter et d’en analyser les formes et les enjeux. Afin de dégager la stylistique propre à ses créations, les axes d’étude suivants devront être privilégiés :
- Généalogies et filiations
- Processus de création
- Articulation/Désarticulation des Gestualités et textualités

Cette journée s’inscrit dans une semaine entière consacrée à la chorégraphe au sein de l’Université d’Artois. Débutant par une Masterclass prévue les 26 et 27 mars, elle donnera l’occasion précieuse d’assister à une représentation de la pièce UIAR le jeudi 29 mars à la Ruche salle de spectacle de la Maison de l’étudiant.

Les propositions de communication ainsi qu’une notice bio-bibliographique sont avant le 25 février 2018 à envoyer à : praxisartois@gmail.com

Chantal LAPEYRE Amos FERGOMBÉ

 

(1) Colloque international Les Danses contemporaines de Belgique, organisé par Amos Fergombé, Aurore Heidelberger et Anne Lempicki, les 23 et 24 novembre 2017, au Théâtre d’Arras.