Traditions en mouvements

dates:  -
lieu:  Festival de danse de Cannes

Atelier de la danse n°7

Si les questionnements autour des notions de tradition et de contemporanéité ne sont ni récents, ni absents des études en danse, ils n’ont jusqu’à présent été posés que de façon parcellaire, essentiellement en relation aux répertoires, aux remontages des œuvres chorégraphiques ou aux pratiques dites de ‘danses traditionnelles’. Il nous paraît donc essentiel aujourd’hui de faire le point sur les recherches en ce domaine afin de permettre la confrontation et l’avancée des échanges sur ces questions prégnantes dans le monde actuel des créations chorégraphiques comme des pratiques sociales et culturelles.

Auparavant, et parfois encore, associé à l’idée d’immobilité et porteur d’a priori romantiques ou ethnocentriques, le terme
« tradition » peut constituer un concept opérant dans les recherches en danse. Il peut en effet être envisagé comme un lien subtil qui relie au passé tout en inscrivant une dynamique vivante et mouvante qui construit le présent. Les objets mêmes - dansants, dansés tels la ronde par exemple – peuvent paraître nouveaux dans leur usage alors qu’ils permettent de s’interroger sur des formes qui se réitèrent et traversent le temps.

Interroger la tradition en danse signifie notamment questionner comment le passé continue d’agir sur le présent des pratiques chorégraphiques et des acteurs qui les incarnent. Comprendre sous quelle forme et à partir de quels dispositifs les ‘gestes du passé’ se réinscrivent aujourd’hui sur les scènes contemporaines. Comprendre, dans les lieux de pratiques sociales, dans ce qui est dansé aujourd’hui tout en portant le même nom que jadis, ce qui perdure et varie. Le processus de « transmission » ou de 
« passation » se situe ainsi au cœur de la tradition, permettant d’actualiser les gestes des prédécesseurs, la perpétuation et le devenir de tout héritage chorégraphique de quelque période et de quelque esthétique qu’il s’agisse. Trouvent ainsi place les problématiques liées à la permanence ou à la perte de ce qui apparaît comme des fondamentaux ou des invariants de ces pratiques de danse au fil du temps (question d’espace tel le lieu consacré du studio ou question d’habitudes ou de rituels presque dans l’enseignement, la relation aux maitre ou encore aux techniques).

Mais questionner la tradition en danse signifie aussi comprendre comment les héritages chorégraphiques résistent aux changements sociaux et aux ruptures de l’histoire, comment les filiations s’inscrivent dans le prolongement ou dans le détournement, voire l’oubli, des pratiques comme des savoirs. Les transitions économiques, politiques et sociales ainsi que l’apparition de nouveaux contextes performatifs imposent une réorganisation des faits chorégraphiques, des compétences motrices, des engagements sensibles et des valeurs proposées par ces pratiques. Ces changements induisent, parallèlement à un processus de spectacularisation et de médiatisation, un profond renouvellement de l’héritage gestuel et chorégraphique qu’il est nécessaire d’interroger.

Les éclairages anthropologiques, historiques, esthétiques seront sollicités car porteurs de ces réflexions, tout autant que ceux liés à l’ethnographie du travail artistique ou à l’analyse de l’activité professionnelle. La diversité des approches, que nous ne nommons pas toutes ici, permettra d’aborder les objets tout autant que les processus.


Responsables scientifiques

Federica FRATAGNOLI et Joëlle VELLET, MCF en danse, Université de Nice Sophia Antipolis

Partenaires complices

Brigitte Lefèvre - directrice artistique du Festival de danse de Cannes

Laurent BARRE - responsable du service Recherche et répertoires chorégraphiques, Centre national de la danse (CND)

Comité scientifique

Sarah ANDRIEU, MCF danse, UNS

Laurent BARRE, Responsable du service Recherche et répertoires chorégraphiques, CND

Federica FRATAGNOLI, MCF danse, UNS

Mahalia LASSIBILLE, MCF danse, Université Paris 8 Saint-Denis

Karen NIOCHE, doctorante en danse, UNS

Marina NORDERA, PR danse, UNS

Sylvianne PAGES, MCF danse, Université Paris 8 Saint-Denis

Joëlle VELLET, MCF danse, UNS

Comité d'organisation

Sarah BRIAND, doctorante en danse, Université de Nice Sophia Antipolis (UNS)

Gaia Clotilde CHERNETICH, doctorante en danse, UNS

Federica FRATAGNOLI, MCF en danse, UNS

Daniela GUZMAN, doctorante en danse, UNS

Elisa LORTHOLAT, doctorante en danse, UNS

Bianca MAURMAYR, doctorante en danse, UNS

Carolane SANCHEZ, doctorante en danse, UNS

Alessandra SINI, doctorante en danse, UNS

Joëlle VELLET, MCF endanse, UNS

Eurielle DESEVEDAVY, coordinatrice du Festival de danse de Cannes

Partenaires organisation

Université Nice Sophia Antipolis (UNS) – UFR Lettres, Arts et Sciences Humaines          

Département des Arts, Section Danse


Centre Transdisciplinaire d’Epistémologie de la Littérature et des arts vivants (CTEL EA 6307)

Centre national de la danse (CND)

Festival de danse de Cannes

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