Journée d'étude : La danse juste pour le plaisir ? Le plaisir de (voir) danser : discours et figures

dates: 
lieu:  Théâtre des Ateliers – Lyon

Journée d'étude sous la direction de Paule Gioffredi et Claudia Palazzolo

Pour la quatrième fois, en résonance avec la programmation de la Biennale de la danse, chercheurs, artistes, spectateurs sont invités à réfléchir sur le phénomène qui les rassemble une nouvelle fois : la danse. cette année, le plaisir de (voir) danser sera au centre de notre attention.

Dans La Naissance de la tragédie (1872), Nietzsche affirme que l'histoire de l'art résulte de l'antagonisme entre deux pulsions, qu'il qualifie d'apollinienne et dionysiaque. Les œuvres d'art procureraient donc trois formes de plaisir : la jouissance consolatrice de la belle apparence, mesurée et claire dans ses contours et sa logique, associée à Apollon, l'extatique jubilation de se fondre dans le tout et de participer à la surabondance de la nature, liée à l'ivresse dionysiaque, et enfin, le très rare ravissement des mystérieuses noces de la sagesse et de l'ensorcellement.

On pourrait imaginer une lecture de l'histoire de la danse sous le prisme de cet antagonisme. La danse savante, la belle danse comme le ballet de cour, pourraient alors apparaître résulter d'une domination de la pulsion apollinienne, du plaisir pris au contrôle et à la mesure, et donc aussi à la proscriprion et au refoulement des forces débordantes à l'œuvre dans les danses populaires. La danse libre, puis la danse moderne revendiqueraient au contraire une libération des pulsions corporelles et d'un refus de les soumettre aux nécessités politiques, sociales et rationnelles. On pourrait dès lors se demander ce qu'il en est, dans la danse contemporaine, de ce conflit entre les aspirations apolliniennes et dionysiaques et des plaisirs qui leur sont associés. De quel plaisir parle-t-on lorsqu'il s'agit du plaisir de la danse ?

Lors de cette journée d'étude, à partir de l'analyse des pratiques, des discours et des images, nous nous interrogerons sur la nature du plaisir suscité par la danse. Nous nous pencherons sur les différences et similitudes des plaisirs ressentis par ceux qui dansent et ceux qui regardent danser. Ainsi, nous pourrons éclairer les relations de contagion, d'asymétrie ou même d'antagonisme par exemple, entre ces expériences. Nous reviendrons également sur l'histoire de la prise en compte de ce plaisir procuré par la danse et par là sur les raisons de sa proscription, de son contrôle, de son admission ou de sa prescription.

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