Les études sur le spectacle vivant contemporain ont surtout analysé jusqu'ici la déconstruction des instances traditionnelles (le personnage, le texte, le drame, etc.), en arrivant dans certains cas jusqu'à affirmer l'existence d'une véritable « rupture épistémologique » dans la scène contemporaine. Tout en prenant appui sur les résultats de ces nombreux travaux, le colloque Narrativité et intermédialité sur la scène contemporaine invite à un renversement de perspective en proposant de réfléchir aux modalités par lesquelles la scène, qu'elle soit théâtrale, chorégraphique ou performative, continue de produire du récit. Mais quel est le statut de ce récit ? Sur quels modèles (littéraires, cinématographiques, télévisuels et autres) ces narrations se construisent-elles ? En quoi l'intermédialité, entendue comme « un assemblage dynamique de matériaux juxtaposés », intervient-elle dans leurs agencements ? À partir de quels éléments et par quelles opérations le spectateur se retrouve-t-il invité à construire ses propres fictions ?
Le colloque se propose d'étudier cette activité accrue des spectateurs face aux productions des dispositifs multimédias sur la scène, en mettant au premier plan les nouvelles modalités de la mise en récit et de la production du sens :
- Quelles formes potentielles de symbolisation l'intermédialité construit-elle ?
- Quels sont les modes d'agencement du verbal et du non verbal, du visible, du dicible et de l'audible dans les dramaturgies des dispositifs multimédias ?
- Sur quels modèles narratifs et interprétatifs reposent-elles, et comment ces modèles (ceux du récit cinématographique, du clip, de la série télévisée, des jeux vidéo, de la communication sur les réseaux sociaux, par exemple) sont-ils réinvestis par les artistes et par les spectateurs ?
- Quels rôles le corps et la voix de l'interprète, ces instruments qui définissaient traditionnellement les arts du spectacle vivant, sont-ils amenés à jouer sur la scène multimédia ?
- Quelle est l'incidence de la révolution numérique dans les narrations multimédias sur scène ?
Telles sont les questions qui, à partir de l'analyse d'œuvres contemporaines (depuis les années 1990), seront examinées au cours de ces journées.
Modalités
Les interventions en français ou en anglais seront d'une durée de 30 minutes environ. Les résumés (300 mots maximum) sont à adresser à Alix de morant, Didier Plassard (Université Paul Valéry Montpellier) et Gerald Siegmund (Université Justus-Liebig de Giessen), accompagnés d'une courte notice biographique et d'une bibliographie.
Les résumés sont à renvoyer avant le 29 février 2016, à l'adresse ci-dessous :
Réponses communiquées fin Avril.
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