Présentation de travaux de recherche et de notation
Aide à la recherche et au patrimoine en danse 2014
Jeudi 14 janvier 2016
14h00 - 15h00
Joëlle Vellet, Didier Champion, Éric Champion, « La bourrée, une histoire de passages (entre permanence et variation, entre altération et invention) ».
Étude d’une danse traditionnelle à trois temps dansée à deux, telle qu’elle se pratique dans le Grand Massif central, en Auvergne, en Limousin et dans le Morvan. Quelles sont les pratiques d’appropriation et de choix, sur quoi se fondent-elles…? La recherche, qui creuse la question de la permanence et de la variation, s’appuie sur les collectages réalisés par Didier et Éric Champion.
15h15- 16h15
David Khatile, « La haute-taille : recherche ethnographique et anthropologique sur un genre de contredanse/quadrille martiniquais ».
Recherche postdoctorale sur la haute-taille et, de façon plus large, sur la contredanse et le quadrille. Se focalisant sur la relation étroite et singulière qu’entretiennent la danse et la musique dans l’expérience de ce genre musico-chorégraphique, l’analyse anthropologique interroge le paradigme de créolisation appliquée à la danse et à la musique de danse.
16h30 - 17h30
Yoko Sobue, « Fujimusumé (La Fille aux glycines), danse traditionnelle japonaise
(Nihonbuyô) ».
Notation de Fuji Musumé (藤娘 – La Fille aux glycines), pièce de kabuki choisie notamment en raison de sa grande popularité. Le projet comporte une étude de l’histoire et la genèse du nihonbuyô. Forme de théâtre traditionnel qui a vu le jour au début du dix-septième siècle, le kabuki est aujourd’hui interprété par des troupes exclusivement masculines où les acteurs se spécialisent dans les rôles féminins (onnagata).
Jeudi 21 janvier 2016
14h00 - 15h00
Irène Ginger, Hubert Hazebroucq, Loïc Chahine, « Création d’un outil d’encodage et d’interrogation informatique des partitions chorégraphiques du XVIIIe siècle ».
Élaboration d’un outil informatique d’analyse systématique permettant d’encoder tout le répertoire chorégraphique noté selon le système Beauchamp-Feuillet, système publié en 1700 qui a permis la notation de près de quatre cents chorégraphies pour le bal ou pour la scène durant tout le XVIIIe siècle. Expérimenté sur six danses, cet essai pose les fondements d’une base de données à visée exhaustive portant sur les partitions chorégraphiques du XVIIIe siècle.
15h15 - 16h15
Pierre-François Dollé, Irène Feste, « Évolution de la danse de bal sous le Premier Empire et la Restauration à travers le corpus chorégraphique des traités de Jean-Henri Gourdoux-Daux, entre 1811 et 1823 ».
Étude approfondie des quatre traités de danses de Jean-Henri Gourdoux-Daux, publiés entre 1811 et 1823, comportant un catalogage exhaustif des pas de danse et des « traits de contredanse ». L’étude de la description technique des pas utilisés dans la contredanse de bal à cette époque permet par ailleurs d’affiner les propositions de reconstitution d'un style peu connu : celui d’après la Révolution française.
16h30 - 17h30
Florence Poudru, « Les droits d'auteur du chorégraphe en France : l'œuvre en jeu & enjeux de l'œuvre (1870-1920) ».
Recherche historique posant la question des droits d’auteur du chorégraphe et, ce faisant, celle du statut de l’oeuvre chorégraphique (avant l’ère de la vidéo) à partir des chorégraphies qui ont fait l’objet d’une déclaration à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) entre 1870 et 1920 en France (après la parution du décret du 6 janvier 1864 qui libéralise l’entreprise théâtrale). Ce faisant, cette approche permet aussi de réintroduire des artistes oubliés, d’interroger des « absences signifiantes ».
Jeudi 28 janvier 2016
14h00 - 15h00
Emmanuelle Pougnard, Amelle Aoudia, « Respirer, se relier entre ciel et terre. Cultiver des formes respiratoires pour habiter un corps spatial ».
Exploration, au travers d’une grille de lecture recourant à l’analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé, des liens entre posture, mouvement et respiration (notamment le « contrôle respiratoire »), posant la question de fond : en quoi les modes d’apprentissage, de transmission et de composition du mouvement peuvent-ils avoir une incidence sur les processus adaptatifs posturaux et respiratoires ?
15h15 - 16h15
Angela Loureiro de Souza, « L'être en mouvement : les diagonales dans l'approche Laban-Bartenieff ».
Exploration et conception d’un répertoire des « diagonales » - ces séquences de mouvements qui sont au cœur de notre expérience de mouvement, et qui jouent un rôle majeur dans le processus d’amplification du potentiel de mouvement de chacun. L’analyse se développe ici selon une approche qui articule les exercices de base d’Irmgard Bartenieff sur les étapes du développement humain du point de vue moteur et les travaux de Rudolf Laban concernant les possibilités directionnelles du mouvement dans l’espace.
16h30 - 17h30
Sophie Rousseau, Romain Panassié, Martine Truong Tan Trung,
« Temps, rythme et mouvement, des outils pour la transmission en danse et en musique ».
Élaboration d’outils pédagogiques abordant les relations danse-musique du point de vue de la formation musicale et de l’analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé. L’approche porte ici sur la notion de temps et sa perception, sur les interactions entre rythme et corps, dynamique et organisation temporelle.
17h45 - 18h45
Mélanie Papin, Anne Cazemajou, Isabelle Levy-Lehmann, Christine Gérard,
« L’atelier de Christine Gérard ou l’improvisation comme technique et poétique de l’agir »
Analyse détaillée et contextualisée des « fiches préparatoires » de Christine Gérard, artiste chorégraphique et pédagogue des plus engagées, depuis quarante ans, dans la formation des danseurs (environ 200 fiches couvrant une période d’enseignement allant de 1990 à 2013) permettant de dégager les « moteurs » d’où partent des situations dans la pratique de l’improvisation.
Jeudi 4 février 2016
14h00 - 15h00
Dominique Brun, « Vertov » [montage d’images de Sacre #2].
Montages des images des répétitions jusqu’à la création de Sacre # 2, recréation par Dominique Brun de l’illustre Sacre du printemps (1913) de Vaslav Nijinski, Igor Stravinsky et Nicolas Roerich à partir de sources et de documents historiques interprétés à la lumière de la partition chorégraphique réalisée par Vaslav Nijinski de la première de ses œuvres, L'Après-midi d'un faune (1912). Le projet comporte par ailleurs la notation de la chorégraphie (par Virginie Mirbeau, Édouard Pelleray, Ilse Peralta et Maud Pizon).
15h15 - 16h15
Christine Caradec, « Actes/Mémoires/Traces/Signes : notation de Visages de Femmes (1973), chorégraphie Dominique Dupuy ».
Notation de cette chorégraphie que Dominique Dupuy signe seul (il signe une trentaine de chorégraphies avec Françoise Dupuy) et qu’il a accepté de transmettre en 2012 à un groupe de danseurs amateurs de Nice (Sillages) mené par Sylvie Puiroux, dans le cadre du programme Danse en amateur et répertoire. Occasion pour Dominique Dupuy, s’impliquant lui-même dans la passation de son répertoire, de se poser cette question de fond : quelle est la matrice de cette « danse de combat, danse-témoignage, danse-passion » ?
16h30 - 17h30
Dominique Rebaud, « Le décentrement à l'œuvre dans la création collective des années 1970/1980 ».
Réalisation d’une ressource documentaire vidéographique conçue sur la base d’entretiens réalisés avec des artistes, fondateurs et membres de collectifs (Susan Buirge, Gisèle Gréau, Odile Azagury, Santiago Sempere, Philippe Priasso, Christine Gérard, Marc Vincent, Jean-Christophe Bleton) portant sur la manière dont le concept nikolaïen de « décentrement » s’est dissiminé dans la création collective de la fin des années 1970 jusqu’au milieu des années 1980 en France. La recherche se focalise sur ces « ateliers » où se sont fondés affinités et communautés, au temps des premières créations de la « nouvelle danse ».
17h45 - 18h45
Laurent Pichaud, « Traduire Deborah Hay » [My Body, the Buddhist].
Traduction-interprétation de partitions (celles réalisées après 2000) et d’écrits (en particulier My Body, the Buddhist) de la chorégraphe américaine Deborah Hay, dont l’œuvre, issue du mouvement new-yorkais de la Judson Church, est encore peu connue et documentée en France (aucun de ses trois livres n’a été traduit en français). Ce livre, qui explicite et contextualise la mise en place de sa pratique artistique, permet notamment de penser la transmission et l’écriture chorégraphique par une double approche dansée et littéraire.
19h00 - 20h00
Estelle Corbière, « Tragédie (2012) d'Olivier Dubois ».
Présentation du travail de notation de Tragédie, chorégraphie d’Olivier Dubois, qui fait suite à Révolution (2009), toutes deux conçues à partir d’une même origine obsessionnelle : la marche en tant que prise de parole et acte de résistance. La notation est assortie de notes, croquis, témoignages et de paroles d’Olivier Dubois qui livre l’imaginaire qu’il a transmis aux interprètes.