Traces et résonances – Ré-écrire, consigner, adapter la danse

10:00 - Introduction par le comité de l’Atelier des doctorants : Céline Gauthier et Lucas Serol

10:10 - Raphaëlle Petitperrin (chargée d’information juridique, CND) : Le cadre juridique de la reprise d’œuvres chorégraphiques
Que ce soit pour des recherches universitaires ou pour monter un spectacle, de nombreuses questions juridiques se posent. Pour y répondre, il faut comprendre, en droit d’auteur, la définition d’une œuvre de l’esprit et ce qu’implique sa protection. Comment formaliser une demande d’autorisation aux auteurs de l’œuvre préexistante selon l’utilisation qui est faite de celle-ci ? Y-a-t-il des utilisations libres ?

10:30 - Sources et partitions : recréer, réinventer la danse

Dialogue entre Bruno Benne (chorégraphe) et Estelle Corbière (danseuse et notatrice) : Ré-inventer les sources baroques
La création baroque que je développe s'appuie sur des concepts et des traces historiques choisis pour leur pertinence à constituer des matières de réflexion pour renouveler ce style avec ma sensibilité contemporaine. Les sources et informations que nous avons sont riches et précieuses mais lacunaires, ne permettant aucune reconstitution exacte. Cela ouvre pour moi une liberté de champ d'actions et me donne des outils précieux pour écrire la nouvelle histoire de la danse baroque.

Aurélie Berland (danseuse, chorégraphe et notatrice) : Chorégraphier au second degré

Cette communication portera sur la pièce Pavane..., réécriture d'une partition d'une œuvre de José Limón, et sur une création en cours, Les statues meurent aussi, projet de compilations qui rassemble, met en scène et transforme des partitions de matériaux pédagogiques de plusieurs chorégraphes et pédagogues modernes. La première compilation est dédiée à la danse moderne en Allemagne. Entre reconstruction et création, étude et appropriation, ces deux projets explorent le territoire de la transtextualité ou ce que je nomme la « chorégraphie au second degré ».

11:30 - pause

11:45 - Juliana Coelho de Souza Ladeira (post-doctorante, université de São Paulo) : Quelques considérations autour de la notation de la danse du topeng keras
Comment la danse balinaise est-elle notée ou enregistrée ? L’apprentissage de la danse à Bali passe nécessairement par l’imitation directe du professeur qui répète continuellement à son élève la chorégraphie. Les notations réalisées par Debora Gail Dunn et Cristina Wistari Formaggia de la danse du topeng keras, ainsi que le tableau de compétences proposé par l’Institut Seni Indonesia Denpasar à Bali, seront analysés pour essayer de saisir quelles sont leurs différences fondamentales et de comprendre les usages de la danse balinaise.

12:15 - Dominique Brun (danseuse, chorégraphe, notatrice) et Marie Orts (université Lille 3) : « Danse écrite » et état de ravissement
Dominique Brun crée Du ravissement en 1994, dans le cadre du programme Les Danses de papier, première création collective du Quatuor Albrecht Knust. Ce solo, Dominique le compose à partir de son interprétation de la partition en Labanotation de Circular Descent, dans Two Ecstatic Themes de Doris Humphrey. Depuis 2017, Marie Orts, interprète pour Dominique Brun, décide de reprendre le solo à partir de la partition en cinétographie réalisée par Simon Hecquet. En dialogue, elles témoigneront de cette situation inédite où une chorégraphe redécouvre sa danse sans avoir participé à sa transmission.

Caroline Granger (doctorante, université de Caen) : Collecter, explorer, assembler: une lecture du cheminement des œuvres de Merce Cunningham.
Dix ans après le décès de Merce Cunningham, un hommage lui est rendu. Il semble donc légitime de se questionner sur la nature des outils utilisés et des traces disponibles laissées par le chorégraphe afin de mener à bien ce projet. La démarche de transmission choisie et sa représentation impermanente lors de la Nuit des 100 solos témoignent de sa pensée chorégraphique en mouvements.

Juliette Loesche (doctorante, université de Lausanne) : Répétitions avec variation : Les effets de leitmotiv et de résonance dans les Salomé de Maurice Béjart.
Les explorations de Maurice Béjart sur la figure transmédiale de Salomé reposent en partie sur la récurrence de leitmotivs qui inscrivent ces ballets dans une chaîne de variations sur un même thème. Une de ces variations, La Mort subite, convoque en outre des extraits de chorégraphies précédentes de Béjart pour mettre en lumière la pratique en mouvement du chorégraphe.

Isabelle Launay (enseignante-chercheuse, université Paris 8) : Reprendre : prendre, surprendre, entreprendre, rendre, au profit de quoi ou qui ?
Si l’analyse des modalités de reprise d’une œuvre chorégraphique et de ses matériaux sont au cœur de cet atelier « Traces et résonances », on voudrait ici insister sur les finalités et les enjeux implicites ou explicites d’une reprise : qui reprend quoi, à partir de quels supports, à quel moment, où, et suivant quelles nécessités ? S’agit-il véritablement de construire un point de vue présent sur une œuvre passée, de dialoguer équitablement avec elle parfois de façon contradictoire, de l’entre-prendre et de s'y confronter ? Est-elle un matériau à exploiter, une énigme à explorer, une exigence à tenir, un désir à activer ?

11:15 - pause

11:30 - Daniel Larrieu (danseur, chorégraphe) : Une pensée sensible et respectueuse de la création : à propos de la reprise de Romance en Stuc.
À travers l’expérience de la reprise de Romance en Stuc, je souhaite partager ce qui, à mes yeux, constituerait un « corpus d’intelligence à la transmission » d’une chorégraphie. Les sources sont souvent nombreuses qui nourrissent un projet de réactivation. Rien de fixe ici, plutôt une manière de restaurer une pensée sensible et respectueuse de la création.

12:00 - Martin Givors (jeune docteur, université de Grenoble-Alpes) et Florent Médina (réalisateur) : Résonances cinémato/choré/graphiques : présentation d’extraits de leur travail filmique suivie d'un dialogue entre les deux cinéastes et d'un échange avec le public

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